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Vert et bleu
22 novembre 2011

Aucun droit

Ceux que j'ai surnommé depuis longtemps "les fines bouches", ce sont les recruteurs qui passent leur temps à me convoquer pour me faire miroiter un travail que je n'obtiens jamais.

Si l'on met de côté tous ceux qui vous font venir juste pour voir votre tronche ou sur mots-clés dans le CV mais avec aucune notion de ce que ça implique derrière, il reste ceux qui vous convoquent pour un vrai poste correspondant réellement à votre profil.

Un entretien, voire deux et des promesses d'embauche qui chantent. Et des lendemains qui déchantent. La malveillance, d'abord. Ceux qui m'ont causé des années de harcèlement moral continuent de veiller au grain en continuant de me faire des coups bas. Tout est toujours caché et occulté, et les recruteurs préfèrent s'en tenir à un unique son de cloche (Il n'est pourtant jamais venu à l'esprit de personne que les recommandations pouvaient aussi s'appliquer aux employeurs et pas seulement aux salariés ?). Mais aussi mon âge. Le refus de former ou de laisser se former quelqu'un de parfaitement apte à le faire et de motivé. Mais la motivation, on s'en fout. La rentabilité d'abord, et au jour près s'il vous plait !

Et puis soi-disant le salaire alors que je vois Ô combien de jeunes qui sont payés bien mieux que moi tout en faisant un travail beaucoup plus intéressant... C'est un faux prétexte de première.

On reçoit donc au final une réponse - quand on en a une - standardisée toujours par mail et envoyée par un anonyme, parce que même quand vous avez fait l'effort de vous déplacer rapidement et jusqu'à deux fois et alors qu'on vous a fait des promesses alléchantes, vous n'êtes toujours pas assez bien pour que la personne qui vous a reçue prenne la peine de vous la donner elle-même et par téléphone, ce qui serait la moindre des politesses. Comme je les déteste ces réponses anonymes prémâchées, totalement vides de sens et bourrées de pommade qui ne vous font même pas l'honneur de vous donner la raison du refus. Quoique lorsqu'il m'arrive d'obtenir cette raison, les prétextes sont parfois tellement fumeux que ce n'aurait pas été plus mal de ne pas la connaître. Mais mis à part cela je ne suis pas un robot, j'ai le droit d'obtenir des retours non robotisés et destinés à de vrais êtres humains.

Alors quand je lis - régulièrement depuis des années - que les entreprises se plaignent de manquer d'informaticiens, j'ai tout simplement envie de prendre un de ces faux-culs pour taper sur les autres. Au moins qu'ils se taisent...

Non, la vraie raison, c'est l'âge, l'expérience et la crise. L'amour du pognon quoi qu'il arrive. Après tout, nous ne vivons plus dans une société de méritocratie mais plutôt de laxisme, de corruption généralisée, de mondialisation imbécile et d'oeillères. Les gens comme moi n'entrent dans aucune case parce qu'ils sont attachés à des valeurs qui n'ont plus cours.

Je n'ai plus le droit de travailler et ce n'est pas faute de chercher. Mais je suis quand même coupable aux yeux du pôle emploi qui m'a sèchement annoncé que je n'avais plus droit à la moindre allocation. Quoi qu'il arrive désormais, je ne pourrai plus jamais prétendre à une retraite à taux plein parce que je suis restée trop longtemps sans travailler. Alors que des milliards sont gaspillés chaque année par un gouvernement corrompu pour des gens et des causes qui ne le méritent pas. Les emplois sont délocalisés, les frontières sont ouvertes exagérément afin de déstabiliser le marché du travail et maintenir les gens dans la difficulté de retrouver un emploi. Rien n'est fait pour protéger autre chose que le grand capital. Face à ces enjeux, pourquoi est-ce que j'exprimerais une motivation qui n'intéresse personne ?

L'Etat me reproche de ne pas travailler mais l'état fait tout pour que je ne puisse pas travailler.

On n'a même plus le droit de postuler à des postes un peu différents mais que l'on remplirait parfaitement du moment que l'instruction qu'on possède permettrait largement de s'y adapter, attendu qu'il faut avoir un diplôme ou un certificat pour le moindre job. Même pour devenir technicien de surface il faudra bientôt un diplôme. Je suis diplômée, beaucoup même, mais cette surenchère du diplôme à tout prix - situé dans une case précise avec interdiction d'en changer - commence à devenir nauséabonde car les gens sont enfermés dans un type de travail unique et les passerelles qui pouvaient exister autrefois entre des travails différents ont toutes disparu.

Dès lors, continuons dans l'absurdité: de même qu'il a été créé un "droit au logement opposable", j'exige un "droit au travail opposable". Sur le même principe, si l'état ne me fournit pas de travail, alors j'aurai le droit de l'attaquer en justice !

C'est pas une idée qu'elle est bonne ça ?...

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